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Retour d'expérience d’Heather Moulaison-Sandy, chercheuse invitée Fulbright

Heather Moulaison-Sandy revient sur son séjour lors de la résidence de recherche ECODOC de mai 2025

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Dans le cadre d’un financement Fulbright Specialist, la chercheuse Heather Moulaison-Sandy (Etats-Unis) a rejoint l’équipe ECODOC pour deux semaines d’échanges et de co-construction. Entre entretiens, création de personas et résidences d’écriture, elle revient sur cette collaboration autour de l’accès à l’information et de la médiation scientifique.

ECODOC : Vous avez bénéficié d’un financement du programme Fulbright Specialist. Pourriez-vous nous présenter ce programme, et dans quel cadre vous avez obtenu ce financement ?

Heather Moulaison-Sandy : Le programme Fulbright est le programme phare d’échange académique international parrainé par le gouvernement des États-Unis. Créé en 1946, il poursuit un objectif ambitieux : renforcer la compréhension mutuelle et favoriser des relations amicales et pacifiques entre les peuples des États-Unis et ceux des autres pays.  
Il a été fondé par le sénateur américain J. William Fulbright et est aujourd’hui considéré comme l’une des bourses les plus prestigieuses des États-Unis.

Il existe plusieurs types de bourses au sein du programme Fulbright. Certaines permettent à des chercheur·es ou étudiant·es étrangers de séjourner aux États-Unis, d’autres financent des séjours à l’étranger pour des universitaires, professionnel·les ou étudiant·es américain·es.  
La bourse que j’ai reçue est celle de Fulbright Specialist. Elle s’adresse à des chercheur·es ou professionnel·les confirmé·es souhaitant s’engager dans des missions courtes (entre 2 et 6 semaines) dans l’un des 160 pays partenaires. Chaque année, 400 missions sont financées par ce biais.  
Pour être éligible, j’ai d’abord dû candidater pour intégrer le registre des spécialistes Fulbright, avant d’être mise en relation avec le projet ECODOC.

Le projet pour lequel j’ai été financée s’intitulait : « ECODOC : Enhancing Information Access and Knowledge ».  
L’objectif était de soutenir l’équipe ECODOC dans ses travaux pour améliorer l’accès aux données scientifiques et les interprétations citoyennes ou non-spécialistes de ces données.  
Concrètement, j’ai travaillé avec l’équipe pour élaborer un protocole d’entretien, animer des groupes de discussion durant la première moitié de mon séjour, puis exploiter ces données pour construire des “personas” — des profils fictifs mais fondés sur les résultats — représentant les publics potentiels d’ECODOC. En lien avec les travaux menés à l’Université de Bordeaux, nous avons choisi de concentrer ce travail sur les jeunes.

ECODOC : Comment avez-vous collaboré avec l’équipe d’ECODOC pour construire ce projet commun, et pourquoi ?

Heather Moulaison-Sandy : Le travail autour de cette mission Fulbright a commencé environ un an avant mon arrivée. Au printemps 2024, j’ai entamé des échanges avec les responsables d’ECODOC afin de comprendre comment mon expertise pourrait le mieux contribuer au projet.  
En raison de mon expérience dans la promotion de l’accès à l’information pour des publics marginalisés, nous avons décidé de centrer cette mission sur la création de personas pour orienter la création de métadonnées et le design du système ECODOC.

Je connaissais déjà ECODOC car j’avais participé à un atelier en octobre 2023, où j’avais travaillé à partir de données brutes et écrit un slam sur les glands.  
La cheffe de projet ECODOC a ensuite soumis une demande officielle à la Commission Fulbright en France en octobre 2024 qui a été validée en novembre.

En février 2025, des restrictions budgétaires ont affecté l’ensemble du programme Fulbright, et j’ai craint que ma mission soit annulée. En mars, on m’a demandé de ne pas engager de dépenses, mais en avril, j’ai reçu l’autorisation de poursuivre et mon billet d’avion a pu être acheté.  
Avec l’équipe ECODOC, nous avons donc rapidement organisé les entretiens collectifs pour le mois de mai. Le délai était court, mais je pense que nous avons mis en place un bon dispositif, que nous avons pu mener à bien.

ECODOC : Quelles ont été vos activités pendant ces deux semaines ?

Heather Moulaison-Sandy : Durant la première semaine, j’ai surtout travaillé avec l’équipe ECODOC pour affiner les questions d’entretien puis co-animer les entretiens.  
J’ai également participé à une réunion du comité de pilotage, à une visite poétique de la forêt expérimentale près de Floirac, et à une soirée culturelle à la Villa Valmont, où j’ai été invitée à réciter le poème que j’avais composé lors de l’atelier d’octobre 2023.

Pendant la seconde semaine, j’ai rejoint l’équipe d’ECODOC à Arès pour une résidence d’écriture. Nous y avons analysé les données issues des entretiens et travaillé à la création des personas. Nous avons également visité une forêt locale, la médiathèque et la salle d’exposition d’Arès, un espace de diffusion artistique et culturel.

ECODOC : Allez-vous poursuivre votre collaboration avec l’équipe ECODOC ?

Heather Moulaison-Sandy : Je l’espère sincèrement. J’aimerais continuer à travailler avec des membres de l’équipe ECODOC, sur ce projet comme sur d’autres.
Je prévois de revenir en France en octobre prochain, ce qui me permettra de voir comment le projet évolue.  
Je souhaite aussi poursuivre ma collaboration avec la cheffe de projet ECODOC sur des projets en lien avec l’intelligence artificielle et les métadonnées en bibliothèque. Enfin, je serais ravie de poursuivre également mon travail avec la co-responsable de l’URFIST, avec qui je partage de nombreux intérêts, notamment autour de l’accès à l’information.